Interdiction des baptêmes dans le lac Léman : une église a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme
L’Église évangélique de Cologny (GE) a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Elle conteste la décision du Tribunal fédéral prise en février dernier concernant les baptêmes dans le lac Léman, qui pourraient, selon l’autorité judiciaire suisse, "heurter la paix religieuse et les convictions d’autrui".
Le 23 février dernier, le Tribunal fédéral suisse avait confirmé l'interdiction pour l'Église évangélique de Cologny de procéder à un baptême public dans le lac Léman, qu'elle avait prévu pour juillet 2022. Cette décision visait à protéger "la paix religieuse et les convictions d'autrui", selon les autorités suisses. Pour le canton de Genève, ce "risque" justifie qu’une procédure préalable de reconnaissance par l’Etat de la communauté évangélique soit nécessaire, en plus des autorisations habituellement nécessaires pour l’organisation d’une manifestation publique.
Suite à ce verdict, l'Église de Cologny, soutenue par le Réseau évangélique suisse (RES) et la Fédération romande d'Églises évangéliques, a décidé de porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme. Dans un communiqué publié le 11 août, le RES a précisé que cette démarche a été prise "après mûre réflexion et un vote majoritaire de ses membres".
Selon le communiqué, ce recours vise à vérifier la conformité de la décision du Tribunal fédéral avec le droit international en matière de liberté religieuse. Les évangéliques estiment que ce jugement présente des "lacunes" et pourrait limiter l'accès à ce droit fondamental.
L’Église évangélique de Cologny, membre de la Fédération romande d’Églises évangéliques (FREE) a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme.
— Romain CHOISNET (@comcnef) August 19, 2024
"Ce jugement a laissé un goût de déception dans le milieu évangélique", a partagé sur X Romain Choisnet, directeur de la communication du Conseil National des Évangéliques de France (CNEF).
Salma El Monser